Charles HERMITE et Thomas Jan STIELTJES
CORRESPONDANCE
Tomes I et II
Édité par B. Baillaud et H. Bourget
Préface de Émile Picard
Paris, Gauthier-Villars
1905
Auteurs :
Charles HERMITE
Thomas Jan STIELTJES
Éditeurs :
B. BAILLAUD
H. BOURGET
Préface :
Émile PICARD
Thèmes :
MATHÉMATIQUES
Analyse
HISTOIRE DES SCIENCES
Reprint 2010
16 x 24 cm
512 p. et 480 p.
Broché
2 volumes non vendus séparément
ISBN : 978-2-87647-338-6
D E S C R I P T I O N
Extrait de l' Introduction d'Émile PICARD
Une grande partie de la Correspondance a un caractère arithmétique ; c'est le vir arithmeticus, comme aurait dit Jacobi, qu'Hermite affectionnait surtout en Stieltjes. Cet arithméticien ne reste pas seulement sur les sommets à contempler les choses de loin et de haut, il descend dans le fond des vallées et y recueille des applications numériques d'où il sait ensuite tirer des remarques générales. Quelle joie ce fut pour Hermite que de rencontrer un correspondant si perspicace s'intéressant aux questions d'approximations, auxquelles il avait lui-même consacré une grande partie de son labeur scientifique, en particulier aux quadratures approchées et aux fractions continues algébriques. On retrouve chez Stieltjes, à l'apogée de son talent, le calculateur qu'il avait été jadis à l'Observatoire de Leyde, c'est un des côtés de son originalité.
On est émerveillé aussi de la rapidité avec laquelle il répond aux questions que lui pose Hermite et trouve des démonstrations ingénieuses et profondes aux théorèmes qui lui sont énoncés. Nous voyons en même temps le champ de ses études s'agrandir peu à peu ; ses recherches sur une transcendante envisagée par Riemann le font pénétrer profondément dans la théorie des fonctions. Que de beaux travaux il eût faits encore en portant dans cette voie ses préoccupations arithmétiques et algébriques, si sa carrière n'avait pas été si prématurément brisée ! C'est ce dont témoigne assez son dernier Mémoire, sur les fractions continues algébriques, qui est assurément un chet-d'œuvre.
La correspondance d'Hermite et de Stieltjes n'intéressera pas seulement les analystes. En même temps que deux géomètres de premier ordre, on y voit deux beaux caractères. Quelle simplicité et quelle franchise entre le maître et le disciple, ou plutôt entre les deux amis ! Quelle confiance affectueuse chez l'un et chez l'autre ! On est réconforté par la lecture de ces pages, où ne se mêle aucune préoccupation personnelle, et où chacun va jusqu'au bout de sa pensée. Il semble aussi, et c'est une curieuse impression laissée par ces lettres, que sous cette forme plus personnelle le langage abstrait de l'Analyse perde de sa sécheresse et que la Mathématique y devienne plus humaine. On n'oubliera pas enfin que c'est à l'amitié développée par cette correspondance que nous devons de pouvoir compter Thomas Stieltjes parmi les géomètres français les plus éminents de la seconde moitié du XIXe siècle.
S O M M A I R E
Tome I
- Lettres du 8 novembre 1882 au 22 juillet 1889
Tome II
- Lettres du 18 octobre 1889 au 15 décembre 1894