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ANDRADE, Jules

1857-1933

 


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Référence: 310

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L'idée de soustraire la Mécanique à l'inutile principe de l'inertie fut, je crois, émise pour la première fois par Reech

J'ai repris l'idée de ce profond et regretté mécanicien, en l'élargissant un peu et, dans ces « Leçons » je montre comment le principe fondamental de la dynamique, indépendant des repères géométriques du mouvement, est dans une dépendance très atténuée vis-à-vis de l'horloge qui enregistre les mouvements.

L'idée si heureuse et si simple de Reech consiste à prendre comme élément cinématique de la dynamique, non pas l'accélération, mais une variation d'accélération ; j'adopte entièrement ce point de vue, mais je me sépare complètement de cet auteur dans l'appréciation du principe de d'Alembert.
Reech regardait ce principe comme superflu, or je l'envisage comme l'indispensable appui de sa conception des trois éléments essentiels à la matière en mouvement : la force, la masse, les liaisons.

Le progrès réalisé par l'École nouvelle dans la doctrine de la Mécanique rationnelle me paraît incontestable et je ne doute pas que l'école nouvelle ne devienne à son tour l'École classique.
On peut se demander pourquoi l'idée si simple de Reech ne s'est pas présentée aux immortels fondateurs de la Mécanique : Galilée et Newton ?
C'est d'abord que la notion de l'espace absolu ne leur répugnait pas.
C'est ensuite que, la Mécanique débutant par un éclatant triomphe dans le ciel, constitua d'abord la mécanique céleste ; l'histoire même de la science lui donnait une allure astronomique dont elle se ressent encore.
La science qu'ils fondaient devinait du premier coup un ciel assoupli à des lois simples – un système solaire visible, infiniment moins complexe certes, qu'une molécule.
N'était-il pas tout naturel alors d'espérer pour le monde moléculaire une loi aussi simple que la loi de l'attraction ?
On sait de quelle déception cette attente fut suivie ; peut-être pareil espoir renaîtra-t-il, sous une nouvelle forme, le jour ou une réelle synthèse des sciences physiques sera possible. En attendant, tandis que dans un désordre apparent, s'amasse la riche moisson des faits, l'esprit humain exerce son sens critique et surveille sa propre logique.
De là sans doute la tardive apparition de l'école nouvelle inaugurée par Reech.
Jules ANDRADE, Introduction

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