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Marquise du CHÂTELET

Marquise du CHÂTELET

 

Née le 17 décembre 1706 à Paris
Décédée le 10 septembre 1749 à Lunéville

Mathématicienne et physicienne française

 

 

 Extrait de l'article CHÂTELET (Gabrielle-Émilie LE TONNELIER DE BRETEUIL, marquise DU) par René Taton, Dictionnaire des biographies, PUF, 1958

« Née à Paris le 17 décembre 1706, elle fut une enfant prodige, apprenant les langues et les sciences avec la même facilité.
Mathématicienne et physicienne, elle se livra avec passion au plaisir et eut plusieurs amants avant son mariage avec le marquis du Châtelet, homme d'une grande patience (12 juin 1725).
Après 1733, elle est la maîtresse en titre de Voltaire, qui fait réparer pour M. et Mme du Châtelet leur château de Cirey, où ils vivent ensemble.
C'est la période principale de l'activité de cette infatigable travailleuse qui publie des Institutions de physique (1740), une Dissertation sur la nature et la propagation du feu (1744).
Sa traduction des Principia de Newton (posthume, 2 vol. 1756) contribue à la diffusion en France des théories newtoniennes.
Ses Doutes sur les religions révélées, adressés à Voltaire, ne paraîtront qu'en 1792, ses Opuscules philosophiques et littéraires qu'en 1796.
A partir de 1747, elle est, en outre, la maîtresse de Saint-Lambert.
Elle mourut en couches à Lunéville le 10 septembre 1749. »







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Référence: 070

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Les anciens qui ne considérèrent guère autrement la pesanteur que dans le poids à remuer, cultivèrent cette partie de la Mécanique dans leurs cinq puissances qui regardent les arts manuels ; mais nous qui avons pour objet, non les Arts, mais l'avancement de la Philosophie, ne nous bornant pas à considérer seulement les puissances manuelles, mais celles que la nature emploie dans ses opérations, nous traitons principalement de la pesanteur, de la légèreté, de la force électrique, de la résistance des fluides et des autres forces de cette espèce, soit attractives, soit répulsives : c'est pourquoi nous proposons ce que nous donnons ici comme les principes Mathématiques de la Philosophie naturelle.
En effet toute la difficulté de la Philosophie paraît consister à trouver les forces qu'emploie la nature, par les Phénomènes du mouvement que nous connaissons, et à démontrer ensuite, par là, les autres Phénomènes.
C'est l'objet qu'on a eu en vue dans les propositions générales des Livres I et II, et on en donne un exemple dans le Livre III, en expliquant le système de l'Univers : car on y détermine par les propositions Mathématiques démontrées dans les deux premiers Livres, les forces avec lesquelles les corps tendent vers le Soleil et les Planètes ; après quoi, à l'aide des mêmes propositions Mathématiques, on déduit de ces forces, les mouvements des Planètes, des Comètes, de la Lune et de la Mer.
Il serait à désirer que les autres Phénomènes que nous présente la nature, pussent se dériver aussi heureusement des principes mécaniques : car plusieurs raisons me portent à soupçonner qu'ils dépendent tous de quelques forces dont les causes sont inconnues, et par lesquelles les particules des corps sont poussées les unes vers les autres, et s'unissent en figures régulières, ou sont repoussées et se fuient mutuellement ; et c'est l'ignorance où l'on a été jusqu'ici de ces forces, qui a empêché les Philosophes de tenter l'explication de la nature avec succès. J'espère que les principes que j'ai posés dans cet Ouvrage pourront être de quelque utilité à cette manière de philosopher, ou à quelque autre plus véritable, si je n'ai pas touché au but.
Isaac NEWTON, Préface 

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