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VILLE, Jean

 

Né le 24 juin 1910 à Marseille
Décédé le 22 janvier 1989

Mathématicien, probabiliste, économiste et informaticien scientifique
Professeur de mathématiques économiques à l'Université de Paris 6

1929 : Entré à l'École Normale Supérieure
1931 : Diplôme d'Études Supérieures (Calcul des probabilités) Paris
1932 : Reçu à l'agrégation des Sciences Mathématiques
1932-33 : Service militaire - Sous-Lieutenant de réserve
1933-34 : Pensionnaire à l'Institut Français de Berlin
1934-35 : Boursier à l'Université de Vienne
1935-38 : Chargé de Recherches au CNRS
1939 : Licencié en Droit (Paris)
1939 : Docteur ès-sciences Mathématiques
1938-41 : Professeur de Mathématiques Spéciales Préparatoires au Lycée Clémenceau à Nantes
1941-43 : Chargé de Cours à la Faculté des Sciences de Poitiers
(Calcul différentiel et intégral et Géométrie supérieure, Préparation à l'Agrégation pour la Mécanique rationnelle et les Mathématiques spéciales)
1943-46 : Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Lyon.
(Mathématiques générales, puis Mécanique rationnelle - Cours complémentaires de Mécanique analytique, Mécanique céleste et Mathématiques financières)
Préparation à l'Agrégation pour la Mécanique rationnelle et les Mathématiques Spéciales
1948 : Professeur d'Analyse matricielle et de Démographie Mathématique à l'Institut de Statistique de l'Université de Paris
1954 : Maître de Conférences de Géométrie à l'École Polytechnique
1956 : Chargé de Conférences sur le Calcul Automatique sur machines électroniques à la Faculté des Sciences de Paris.

Activités privées :
Secrétaire Général technique de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques avec la fonction d'étudier les branches nouvelles d'activités de la Société.

Principaux ouvrages :
- (Émile Borel, rédigé par Jean Ville) Applications de la théorie des probabilités aux jeux de hasard, 1938
- Étude critique de la notion de collectif, 1939 (Thèse)
- Analyse matricielle et ses applications a la statistique mathématique, 1949
- Leçons sur la démographie mathématique, 1952
- Leçons sur quelques aspects nouveaux de la théorie des probabilité, 1954
- Éléments de l'algèbre de Boole, 1955
- Principes d'analyse matricielle, 1955
- Cours de calcul automatique : Théorie des machines mathématiques, 1960
- La structure mathématique simple des grandes machines à calculer, 1960
- Théorème fondamental de la théorie de l'information, 1973
- Mathématiques économiques et théorie des systèmes, 1976






 


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Les jeux de hasard se répartissent en deux classes principales : dans la première figurent les jeux de pur hasard, où la personnalité du joueur n'intervient pas. L'application du Calcul des Probabilités à de tels jeux ne fait intervenir que des questions plus ou moins complexes d'analyse combinatoire.
Mais à côté de ces jeux de pur hasard figure une catégorie importante de jeux, que nous rangerons dans la deuxième classe : ce sont les jeux où interviennent à la fois le hasard proprement dit et l'habileté des joueurs. Cette classe comprend en particulier l'immense majorité des jeux de cartes. Qu'entendons-nous par habileté d'un joueur ? C'est son aptitude à tirer le meilleur parti possible des éléments fournis par le hasard. Une étude plus approfondie de cette deuxième classe de jeux nous permettra de mettre en évidence dans cette habileté deux facteurs distincts ; en premier lieu, une exacte connaissance de toutes les combinaisons possibles que présente le jeu, et de leurs probabilités respectives ; en second lieu, l'aptitude du joueur à tromper son adversaire sur ses intentions ou sur certains faits, tels que la valeur de son propre jeu.
Les problèmes rencontrés dans la théorie des jeux où intervient l'habileté du joueur présentent beaucoup d'analogies avec ceux qui se posent dans l'étude des phénomènes économiques. Ces phénomènes, en effet, sont commandés d'une part par des causes matérielles, qui se traduisent par des données concrètes, telles que l'évaluation des stocks existants, et, d'autre part, par des causes qui dépendent de la volonté humaine. Les théories économiques qui ne tiennent compte que des causes de la première catégorie sont le prétexte de développements intéressants, mais peu utiles pratiquement. Et l'on a pu faire aux économistes le reproche que l'on a coutume de faire aux météorologistes : de même que ces derniers excellent à expliquer scientifiquement le temps qu"il a fait hier plutôt qu'à prévoir celui qu'il fera la semaine prochaine, les économistes font plus aisément la théorie d'un phénomène qui vient de se produire, qu'ils ne savent conseiller les mesures à prendre pour assurer à la vie économique de demain un développement normal. Pour arriver à traiter les questions économiques d'une manière satisfaisante, il faut faire une place à la probabilité et à la psychologie : l'étude des jeux de hasard et de psychologie constituera donc une base utile pour cette étude.
Émile BOREL, Introduction

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