Né le 11 mars 1822 à Paris
Décédé le 3 avril 1900 à Paris
Mathématicien français
1839 : Doctorat ès science (Thèse sur la théorie des phénomènes
thermomécaniques).
Entré premier à l’École Polytechnique
1841 : École des Mines
1844 : Professeur de mathématiques élémentaires au collège Saint-Louis et
répétiteur d'analyse à l'École Polytechnique
1856 : Membre de l’Académie des Sciences
1856 : Professeur d'Analyse à l’École Polytechnique
1862 : Chaire de Physique mathématique au Collège de France
1874 : Secrétaire perpétuel pour les sciences mathématiques à l’Académie des
Sciences
1884 : Élu à l’Académie Française
Bibliographie :
1845 : Mémoire sur le nombre de valeurs
que peut prendre une fonction quand on y permute les lettres qu'elle renferme (Journal
de l'École Polytechnique)
1849 : Traité d’arithmétique
1850 : Traité élémentaire d’algèbre
1855 : Traduction française de Méthode des moindres carrés de Gauss .
1864-1870 : Traité de calcul différentiel et de calcul intégral
1865 : Les fondateurs de l’astronomie
moderne
1867 : Rapport sur les progrès les plus
récents de l’analyse mathématique
1869 : L’Académie des Sciences et les
académiciens de 1666 à 1793
1887 : Thermodynamique
1889 : Calcul des Probabilités
1889 : D’Alembert.
1889 : Éloges académiques
1890 : Leçons sur la théorie mathématique
de l’électricité
1891 : Pascal
1902 : Éloges académiques, nouvelle
série
Extrait d’Éloges académiques et discours, 1912, par Gaston DARBOUX
« Telle a été la carrière de Bertrand, active, éclatante, utile,
accompagnée d'ailleurs du bonheur domestique et des joies de la famille. Je
parlerai plus loin de son rôle dans les événements de 1870 mais le moment me
paraît venu d'exposer d'une manière détaillée son œuvre scientifique et
littéraire.
Cette oeuvre, vous le savez, est des plus considérables. C'est que Bertrand
travaillait sans cesse. Dans la rue même, quand il était seul, on le voyait
entretenir avec lui-même une conversation, accompagnée le plus souvent de
gestes très significatifs. Il nous donna, un jour, à l'École une proposition
que nous nommions le théorème de la rue Saint-Jacques, parce qu'il l'avait
trouvée en remontant cette rue pour venir à sa conférence. Sa conversation
brillante et spirituelle, qui portait toujours sur les sujets les plus élevés,
son enseignement du Collège de France, de l'École Normale, de l'École
Polytechnique, lui suggéraient sans cesse de nouvelles recherches.
Affranchi par ses goûts, et aussi par la liberté même de son éducation, de
tout commerce avec les auteurs de seconde main ou de second ordre, il puisait
la science à sa source même et contribuait à l'accroître, soit par
d'ingénieuses remarques, soit par de nouvelles découvertes. Il avait appris de
bonne heure à lire avec profit pour lui-même, et ce n'est pas là un mince
avantage. " II ne suffit disait-il, d'aborder les bons auteurs et de les
parcourir dans une lecture rapide il faut vivre avec eux, les aimer, je dirai
presque se faire aimer d'eux, obtenir, par une assiduité, patiente d’abord et
bientôt empressée, le secret de leur grâce et de leur force. " Cette étude
approfondie qu’il a faite des chefs-d'œuvre scientifiques et littéraires
imprime à ses recherches un cachet d'élévation et d'originalité. »
[…]
« Nous y avons gagné trois volumes, qui peuvent être considérés comme le
couronnement de ses recherches sur les applications des mathématiques à la
philosophie naturelle, la Thermodynamique,
publiée en 1887, le Calcul des Probabilités, publié en 1889, et les Leçons sur la Théorie mathématique de l’Électricité, qui sont de
1890.
Pour bien juger ces trois ouvrages, il ne faut pas les regarder comme des
traités complets. Bertrand n'y a guère exposé que les parties sur lesquelles il
avait fait complète lumière, ou sur lesquelles il avait à dire quelque chose de
nouveau. Il n'ignorait certes pas que c'est surtout dans les régions troubles
et obscures de la science que s'élaborent les plus brillantes découvertes, de
même qu'au fond obscur des mers, la nature prépare les plus éclatantes
manifestations de la vie. Mais il revendiquait pour la géométrie le droit, et
presque le devoir, de ne pas pénétrer dans ces régions. Par cette précaution
qu'il a eue d'écarter les parties de la science qui sont encore en travail, il
a assuré plus de durée à ses ouvrages. Les physiciens auront toujours intérêt à
les méditer quand ils chercheront, par exemple, à traduire dans des lois
mathématiques les résultats de leurs expériences, ils devront relire les
parties de la Thermodynamique, où
Bertrand a montré qu’on peut représenter le même phénomène avec une approximation
très suffisante, par des formules d'aspects bien différents.
Parmi ces trois volumes, on s'accorde à mettre au premier rang le Calcul des Probabilités. Le grand traité de Laplace sur ce sujet est un chef d’œuvre. Celui de Bertrand
mérite le même éloge, mais il est conçu dans un esprit diamétralement opposé. »
Référence: 128
J'ai cherché dans ce Livre, résumé des Leçons faites au Collège de France, à faire reposer les résultats les plus utiles et les plus célèbres du Calcul des probabilités sur les démonstrations les plus simples. Bien peu de pages, je crois, pourront embarrasser un lecteur familier avec les éléments de la Science mathématique. |
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Référence: 290
Les cours que Bertrand a faits au Collège de France ont porté sur les sujets les plus variés. C'est là qu'il a préparé, en particulier, ce grand Traité de Calcul différentiel et de Calcul intégral ; la préface même de l'ouvrage, qui contient l'histoire de la découverte du Calcul et des débats de Leibniz et de Newton, a été lue dans une des leçons de Bertrand. |
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Référence: 332
J'ai réuni dans cet ouvrage les divers écrits publiés par Gauss sur la Méthode des moindres carrés. |
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Référence: 245
La lecture de Lagrange était universelle ; il avait, outre les œuvres de ses contemporains, étudié avec une remarquable objectivité les travaux de tous les précurseurs anciens et modernes connus de son temps, comme en font foi les notices historiques dont il enrichit son traité. De cette lecture, Lagrange élimine les balbutiements et les contradictions qui abondent chez les précurseurs. Adoptant les concepts et les postulats des grands créateurs du siècle précédent (Galilée, Huyghens, Newton) et dépassant Euler et d'Alembert, Lagrange se préoccupe avant tout d'organiser la Mécanique, d'en fondre les principes, d'en perfectionner la langue mathématique, d'en dégager une méthode analytique générale de résolution des problèmes. Sa clarté d'esprit, son génie mathématique le servent à tel point qu'il parvient à une codification quasi parfaite de la Mécanique dans le champ classique. D'une façon précise, Lagrange énonce ainsi dans un Avertissement les buts qu'il se propose :
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