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POISSON, Siméon-Denis

POISSON, Siméon-Denis


Né le 21 juin 1781 à Pithiviers
Décédé le 25 avril 1840 à Sceaux (Hauts-de-Seine)


Mathématicien français

 


Extrait de l’article POISSON (Siméon-Denis), par René Taton, Dictionnaire des biographies, PUF, 1958

« Mathématicien français né à Pithiviers le 21 juin 1781. Reçu premier au concours d'entrée à l'École Polytechnique en 1798, Poisson réussit très vite à conquérir l'estime de Laplace et de Lagrange.
A sa sortie de l'école, il s'orienta vers l'enseignement. D'abord suppléant de Fourier, il fut nommé en 1806 professeur à l'École Polytechnique et, en 1809, professeur à la Faculté des Sciences de Paris. Élu membre de l'Institut en 1812, examinateur de sortie de l'École Polytechnique à partir de 1816, il fut également nommé conseiller de l'Université en 1820.
En plus de plusieurs importants traités, Poisson rédigea de nombreux mémoires consacrés à l'analyse mathématique, au calcul des probabilités, à la mécanique céleste et surtout à la physique mathématique dont il doit être considéré comme l'un des créateurs.
Poisson mourut à Sceaux le 25 avril 1840. »







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L'ouvrage de Poisson tient plus que son titre ne l'indique et qu'il ne le faisait espérer ; les quatre premiers chapitres renferment les règles et les formules générales du calcul des probabilités ; c'est dans le cinquième seulement que notre confrère aborde la question de la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile.
Dans l'étude de cette question spéciale, on fait un usage continuel de ce qu'on appelle la loi des grands nombres ; voici en quels termes on peut définir cette loi : si l'on observe des nombres très considérables d'une même nature, dépendants de causes constantes et de causes qui varient irrégulièrement, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, c'est-à-dire sans que leur variation soit progressive dans aucun sens déterminé, les résultats qu'on en déduira seront indépendants des causes perturbatrices.
L'auteur s'attache à montrer, par des exemples bien choisis, que cette loi s'observe tant dans les faits relatifs à l'ordre matériel que dans ceux qui touchent à l'ordre moral.
On ne peut pas douter que la loi des grands nombres ne conviennent aux choses morales qui dépendent de la volonté de l'homme, de ses intérêts, de ses lumières et de ses passions, comme à celles de l'ordre physique ; mais il était important de le démontrer à priori, c'est ce qu'a fait M. Poisson. On jugera de la difficulté du problème par cette seule remarque : Jacques Bernoulli ne considéra qu'un cas particulier de cette question générale, et en fit cependant l'objet de ses méditations pendant vingt années consécutives. Des hommes d'ailleurs très éclairés refusent obstinément de croire à la possibilité de soumettre au calcul les questions que, à la suite de Condorcet et de Laplace, Poisson a traitées dans son grand ouvrage ; ils pensent que le mathématicien, tout habile qu'il soit, manquera toujours de données précises pour apprécier les chances d'erreur auxquelles le juré se trouve exposé dans l'appréciation de la cause qui lui est soumise ; mais ils ne réfléchissent pas que ces chances sont empruntées à l'expérience, et que leur valeur est fournie par une comparaison bien entendue du nombre moyen de votes qui ont acquitté, au nombre moyen de votes ayant prononcé la condamnation.
François ARAGO, POISSON, Biographie lue par extraits en séance publique de l'Académie des Sciences, le 16 décembre 1850
 

 

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